Jean-Baptiste Le Grip est né en 1734 à Prêtreville près de Lisieux.
Fils de tisserand, rien ne le prédestine aux métiers de la mer. Il étudie pourtant à l’école d’hydrographie du Havre auprès de J.-L. Cléron père, « maistre de navigation au port du Havre ».
Il est âgé de 19 ans lorsqu'il entre dans la marine comme simple matelot. Toute sa carrière est marquée par les conflits avec l'Angleterre, passant de la marine royale à la marine corsaire tout aussi risquée.
Outre les affrontements avec l’ennemi, les conditions de vie dans la marine royale étaient dures : nourriture peu abondante voire avariée, épidémies, menace du scorbut, et une discipline stricte. Mais Le Grip, réquisitionné, ne pouvait y échapper.
Cela lui a valu d’être prisonnier des Anglais à plusieurs reprises.
En 1759, par exemple, le Formidable est poursuivi par les Anglais jusqu'aux Grands Cardinaux où s'engage un combat sanglant. L’équipage est décimé. Le Grip et Lapérouse, alors âgé de 18 ans, font partie des rares survivants.
En 1761, Le Grip est ensuite capturé et enfermé pendant deux ans dans la terrible prison du château de Sissinghurst. C'est là qu'il rédige son Cayez de navigation.
Mais les conditions de détention extrêmement dures ne permettaient pas la rédaction d'un tel ouvrage. La faible rémunération des travaux effectués par les prisonniers a-t-elle pu servir par exemple à se procurer du papier ?
Peu après sa libération en 1763, Le Grip est reçu pilote à l’amirauté du Havre le 27 avril 1764 et se marie la même année.
Il quitte aussi la Royale pour se consacrer à la marine de commerce, surtout vers les Antilles, jusqu’en 1791.
Il n’a jamais participé au commerce triangulaire, aucun des bateaux sur lesquels il a servi n’étant un navire « négrier ». Pourtant, à la fin de sa carrière, il signe une adresse contre l’abolition de l’esclavage.
Le Grip décède le 16 octobre 1813 au Havre, dans sa maison sur le « Grand Quay ».
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