Vers 1570, non signé, attribué à Adrian Descrolières (formé à l’école de Louvain, sans doute dans l’atelier d’Arsenius, ce constructeur exerçait, dans les années 1570, en Italie du Nord).
Laiton, 13 ´ 12 cm.
Pour utiliser ce cadran avec le Soleil, on règle le bras sur la ligne horizontale correspondant à la latitude du lieu d’observation (de 5° à 65° de latitude, graduées tous les degrés) puis sur la ligne oblique correspondant à la déclinaison du Soleil le jour de la mesure (échelle en haut du cadran). Un fil à plomb muni d’une perle coulissante complétait l’instrument (aujourd’hui perdu). On devait régler la perle selon la déclinaison du Soleil sur l’échelle prévue à cet effet en bas à droite. On inclinait ensuite le cadran face au Soleil, de sorte que ses rayons traversent les deux pinnules en haut du cadran. Le bord supérieur du cadran est alors parallèle aux rayons du Soleil et la perle tombe sur la ligne horaire (ce sont les lignes parallèles dans la partie inférieure) correspondant à l’heure solaire vraie.
On peut utiliser ce cadran la nuit en visant une des étoiles répertoriées. Il suffit de régler le bras en latitude et selon la déclinaison de l’étoile. Les étoiles ayant une déclinaison en dehors du chemin du Soleil (supérieure à 23°1/2 ou inférieure à –23°1/2) possèdent leur propre ligne graduée selon les latitudes, à droite et à gauche du « capuchon » quadrillé. On règle ensuite la perle selon la déclinaison de l’étoile sur l’échelle des déclinaisons en bas à droite (les noms des étoiles sont indiqués à gauche de l’échelle des déclinaisons solaires). Il faut ensuite viser l’étoile à travers les pinnules. La perle tombe alors sur la ligne horaire correspondant à l’heure Solaire (en fait, le temps sidéral).
Les étoiles indiquées sur l’instrument sont : Spica virginis, Arcturus, Cor Leoni, Hijdrae clara, Ophiuchi sin. manus, Canicula, Canis maior, Lijra, Oculus Tauri, Cauda cigni, Eridani extrema.
L’ajout d’un cadran aux étoiles sur un cadran solaire universel est rare.
Deux échelles supplémentaires apparaissent dans le demi-cercle inférieur. A gauche, nommée Scala altimetra, une échelle correspond au carré des ombres, ou quadrant géométrique (donnant les tangentes ou cotangentes des angles de hauteur). La seconde échelle, située dans le quart de cercle droit et nommée Altitudinis Solis & Stellae, est divisée de 0° à *90° et permet de mesurer, avec l’aide du fil à plomb, la hauteur du Soleil ou d’une étoile.
Le dos de l’instrument montre un quadrant nautique (en fait il ne montre rien du tout au musée et on aurait pu songer à placer un miroir pour qu’il soit visible ! ). Les 32 rhumbs sont gravées selon les noms flamands des vents et une alidade, aujourd’hui disparue, équipait ce quadrant. Le trou central de rotation de l’alidade a d’ailleurs été comblé comme on le voit sur l’image.
Référence :
· Koenraad
Van Cleempoel – A Catalogue Raisonné of scientific Instruments from the
Louvain School, 1530 to 1600 – Brepols 2002.
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