MUSEE POLDI PEZZOLI
MILAN

 

A deux pas du théâtre de la Scala, en plein centre de Milan, le musée présente, dans le cadre somptueux d’un palais du XIXe siècle, celui du riche collectionneur d’art Gian Giacomo Poldi Pezzoli (palais restauré après le bombardement de 1943), deux collections d’instruments, l’une de cadrans solaires, l’autre d’horloges anciennes.

La première pièce du musée s’ouvre sur deux magnifiques coffres incrustés d’ivoire, montrant de nombreuses cartes anciennes : représentation des différentes parties du monde sur l’un des coffres (voir l’image ci-dessous où l’on reconnaît les effigies de Colomb, Vespucci et Magellan), et cartes régionales d’Europe et d’Italie pour l’autre coffre. Deux meubles vraiment uniques.

 


 


La collection de cadrans solaires, comprenant plus de 200 pièces, provient d’une donation effectuée en 1978. Il s’agit d’une collection familiale dont le dernier propriétaire était l’architecte Pier Portaluppi (1888-1967).

La pièce la plus rare (et à vrai dire unique au monde) est une navicula en ivoire d’Oronce Finé datée de 1524.

 


 


La navicula, d’une hauteur de 16,6 cm, est idéalement présentée, un miroir permettant d’en admirer les deux faces (enfin un musée intelligent). La face « arrière » est ici mise en valeur car elle montre la signature « OP. ORONTII. F. », œuvre (Opera) d’Oronce Finé, et la date 1524. Cette face est constituée d’un carré des ombres et d’un cadran des heures inégales. L’autre face (visible dans le miroir) est un cadran universel à lignes horaires droites dont le principe est analogue à celui des cadrans de Regiomontanus. Le petit curseur en argent, sur le mât, qui portait le fil à plomb (bien sûr manquant), est gravé d’un côté d’une fleur de lis et de l’autre d’une salamandre, symbole de François Ier. Cette navicula a été fabriquée pour la cour de France.

Les navicula sont très rares, et celle-ci est dans un état parfait, de même que les instruments signés d’Oronce Finé. Tout concourt à faire de cette pièce un objet exceptionnel.

 


 


Un autre très beau cadran est ce diptyque en ivoire (11,3 ´ 9,2 cm) fait en 1602 à Nuremberg par Paul Reinman.

 


 


Les cadrans sont alignés, de façon un peu amusante, par catégories.

Voici les équatoriaux (type Augsbourg) :

 


 


Les diptyques en papier (sur bois) :

 


 


Les diptyques en ivoire (dont certains cadrans magnétiques de Dieppe, en bas à gauche) :

 


 


Cadrans cylindriques « de bergers », cadrans boussoles magnétiques, cadrans type « Butterfield » :

 


 


Anneaux équatoriaux (et un astrolabe) :

 


 


A côté de l’astrolabe, une intéressante « sphère plate » (projection orthographique des méridiens et parallèles célestes) signée Le Fébure à Paris.

 


 


Dans une autre salle est exposée la collection d’horlogerie (129 pièces), dotation Bruno Falck de 1973.

Parmi les différentes horloges anciennes, se trouve exposée cette splendide sphère armillaire, œuvre de Gualterus Arsenius en 1568.

 


 


 


Cette pièce d’orfèvrerie, en laiton, est haute de 27 cm pour un diamètre de 18,7 cm. Elle est signée et datée à sa base « Nepos Gemmae Frisij Louanij Fecit An. 1568 », c’est à dire « Neveu de Gemma Frisius » (c’est ainsi que se désigne Arsenius), « fait à Louvain Année 1568 ». La Terre est au centre (bien sûr) et un petit Soleil est figuré sur l’écliptique. Le cercle horizon est porté par de jolis pieds torsadés.

 

 

Vers le site officiel du musée Poldi Pezzoli :

Musée Poldi Pezzoli

 

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Musees instruments.htm

 

Vers la page Oronce Finé :

Quadrant Universel Fine.htm

 

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