Quelques éditions de
LA SPHERE DE SACROBOSCO

Manuscrits

Ecrit à Paris, sans doute vers 1230, le traité de la Sphère de Sacrobosco connu, avant l’invention de l’imprimerie, de nombreuses versions manuscrites. Le manuscrit le plus ancien qui nous soit parvenu est à Copenhague et date d’environ 1240.

Michel Scot est certainement le plus ancien commentateur de « la Sphère » de Sacrobosco : son commentaire aurait été composé entre 1231 et 1235. En 1271, Robertus Anglicus écrit lui aussi, quelque part en France, un des premiers commentaires sur « la Sphère ». Robert Grosseteste, quant à lui, a rédigé un autre « De Sphaera » moitié moins long que le texte de Sacrobosco, avec certaines similarités de vocabulaire (d’après O. Pederson) mais il semblerait que le traité de Sacrobosco soit antérieur.

 

Voici quelques images de manuscrits de « la Sphère de Sacrobosco » glanées sur la Toile…

 


Manuscrit italien du XIIIe siècle (collection Schoenberg).

On peut consulter entièrement ce manuscrit (numérisé) sur Internet : voir le lien donné à la fin de cette page.

 


Johannes de Sacrobosco – De sphaera mundi. Manuscrit sur papier du XVe siècle, présenté à la Bibliothèque nationale de France lors de l’exposition « Figures du Ciel » en 1998.

 



Johannes de Sacrobosco – De Sphaera Mundi – Manuscrit enluminé du début du XVIe siècle. New York, The Pierpont Morgan Library, Art Resource ms. 722, f. 18v.

On retrouve, dans la partie centrale de cette miniature, certaines caractéristiques de l’astronomie de Ptolémée :

- le centre du Monde (point situé au centre du schéma ! ) est occupé par la Terre ;

- le point situé au dessus, est nommé « centre de l’équant » (vu de ce point le mouvement de la planète apparaît uniforme) ;

- le troisième « centre », au dessus du précédent, est nommé « centre du déférent » ;

- le cercle déférent (ou excentrique) est le cercle sur lequel se déplace le centre de « l’épicycle », petit cercle qui porte la planète ;

- le cercle épicycle est celui sur lequel est fixé la planète, il tourne autour de son centre, lequel tourne sur le déférent.

On dit du roi Alphonse qu’il aurait affirmé qu’à la place de Dieu, il aurait fait les choses plus simplement…

Une riche représentation du zodiaque entoure la partie plus technique de l’illustration.

Incunables

On désigne habituellement par « incunable » des éditions imprimées avant 1500.

La première édition de « La Sphère » (Sphaera Mundi) a lieu à Ferrare en 1472 par Andreas Belfortis, Gallus. On en trouve un exemplaire à la Kongelige Bibliotek de Copenhague.

Les images suivantes correspondent à des éditions vénitiennes du XVe siècle.

 


Venise 1482 : Nouicijs adolesce[n]tib[us] ad astronomica[m] remp. capessenda[m] […] Ioannis de Sacro Busto Sph[a]ericu[m] opusculu[m] [chez] Erhardi Ratdolt Augustensis, 2. Non. Iulij [6 juillet] 1482.

 


 



Venise 1488 : Spaerae Mundi Compendiu foeliciter incohat. chez Johannes Lucilius Santritter & Hieronymus de Sanctis, 31 mars 1488.

Sur la gravure apparaissent Uranie, l’Astronomie, tenant une sphère armillaire et un astrolabe, et Ptolémée

 

Editions du XVIe siècle

 


Edition de 1516 : Textus De Sphera Joannis de Sacrobosco. Cum additione (quantum necessarium est) adiecta : Novo commentario nuper edito. Ad utilitatem studentium Philosophice Parisiensis Academie illustratus cum Compositione Annuli Astronomici Boneti Latensis. Et Geometria Euclidis Megarensis – Paris, in officina Henrici Stephani, 1516.

La page de titre, montrée ici, est composée d’anges et de motifs floraux, surmontés d’un écusson aux armes de l’Université de Paris. A l’intérieur du cercle, en haut, les initiales H et S sont celles de l’imprimeur, Henricus Stephani (Henri Estienne).

L’ouvrage inclut un commentaire par Jacques Lefèvre d’Etaples, un Annulus astronomicus par le physicien juif provençal du XVe siècle, Bonet de Lates, astrologue du Pape Alexandre VI, et un résumé d’Euclide par Boethius.

 


Edition de 1526.

 



Edition de 1550 : Mauro Fiorentino – Annotationi sopra la lettione della Spera del Sacro Bosco… Authore M. Mauro Fiorentino, Theosebo, Phonasco, & Philopanareto – Florence [Lorenzo Torrentino], 1550.

La gravure montre un moine (peut-être le frère Mauro lui-même) qui écrit, au sens propre, sur la sphère (terrestre). A l’arrière plan, on voit une allégorie de la navigation et des instruments (outre deux globes terrestres, un quadrant de hauteur et un astrolabe). Le tout est encadré par une guirlande formée de représentations de constellations et de planètes, ainsi que d’instruments (un luth, un compas, une équerre, un sablier, un cadran diptyque).

 


Edition de 1581 : Christophe ClaviusChristophori Clavii Bambergensis ex Societate Iesu in sphaeram Ioannis de Sacro Bosco commentarius – Rome ex officina Dominici Basae, 1581.

Il s’agit de la troisième édition des commentaires de Clavius. La première date de 1570 à Rome. En cette fin du XVIe siècle, « La Sphère » de Sacrobosco a bien changée et s’est muée en un véritable traité d’astronomie Ptoléméenne. La dernière édition des Commentaires de Clavius, à Lyon en 1618, comportera ainsi plus de 660 pages !

L’ouvrage de Clavius était utilisé pour enseigner l’astronomie avancée dans les collèges jésuites, un peu partout en Europe. Il montre la version jésuite « orthodoxe » en matière d’astronomie. Cette édition de 1581 présente (pages 416-442) l’avis de Clavius sur « l’hypothèse » de Copernic. Bien qu’imprimé 9 ans après l’observation de la Nova de Tycho Brahé, Clavius l’ignore ici. Dans l’édition de 1585, Clavius introduit cependant un chapitre sur les « nouveaux phénomènes » et discute de leur localisation (sublunaire ou supra).

 

 

La première traduction en français de « La Sphère » de Sacrobosco date de 1546 et est due à Martin de Perer : La sphere de Iean de Sacrobosco, traduicte de Latin en langue francoyse, augmentée de nouvelles figures avec une preface contenant arguments evidents, par lesquels est prouvee l’utilite d’astrologie – Paris - Iehan Loys.

La seconde traduction française est celle de Guillaume Desbordes et paraît pour la première fois à Paris chez Hierosme de Marnef & Guillaume Cavellat, en 1570 : La sphere de Iean de Sacrobosco, augmentee de nouveaux commentaires, & figures servant grandement pour l’intelligence d’icelle : le tout mis de latin en françois par Guillaume des Bordes. D’autres éditions paraitront en 1576, 1607 (présentée sur ce site : édition de 1607 ), 1616 ( ?) et 1619.

 

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