Le Premier Traicté de la Mathématique
Bien qu’
Le contenu de ce manuscrit est conforme à celui de l’enseignement de la mathématique tel qu’il était pratiqué autour des années 1600 par tous les professeurs de cette discipline. Il s’appuie sur des textes remontant à l’Antiquité. Ainsi la géométrie se réclame des éléments d’Euclide, la sphère et l’astronomie se fonde sur l’œuvre de Ptolémée, la partie mathématiques dite « mixtes » débouche sur des applications (mesure de tours, de profondeur de puits etc …), les instruments ont une place de choix. Les fondements théoriques sont ici bien maigres, et le terme « premier », contenu dans ce Premier traicté, peut être interprété comme « notions élémentaires » avant les approfondissements ultérieurs.
Rien ne permet donc d’attribuer ce manuscrit à G. Le Vasseur plutôt qu’à un autre mathématicien de l’époque, d’autant que sa graphie n’a rien de commun avec celle des manuscrits jusqu’alors retrouvés et identifiés comme étant celle de G. Le Vasseur ou de ses copistes. Tout au plus, par son graphisme peu soigné, ses croquis réalisés à main levée, ce pourrait être un cours donné par G. Le Vasseur à un débutant.
Mais cette dernière hypothèse est bien peu probable, les instruments utilisés dans ce traité sont ceux du milieu du XVIe alors que les divers écrits de Le Vasseur font référence à des instruments plus récents. Ainsi le carré géométrique et le pasimètre utilisés en géométrie pratique sont remplacés, chez Le Vasseur, par le gonomètre et le compas de proportion, l’astrolabe utilisé en astronomie est remplacé par la Sphère plate Universelle. On ne retrouve pas dans ce Premier traicté la modernité qui se dégage de l’enseignement de Guillaume Le Vasseur.
Le Sonnet, hommage à Théophile Gelée
Selon Anthiaume, Guillaume Le Vasseur nous aurait laissé un Sonnet, en l’honneur d’un de ses contemporains Théophile Gelée (1566-1650), « Médecin ordinaire de la Ville de Dieppe ». Un sonnet sous ce nom est effectivement inclus dans L’Anatomie Française de T. Gelée, premier ouvrage imprimé à Dieppe en 1623. De notre point de vue, il s’agit d’un sonnet écrit par un autre Guillaume Le Vasseur, très vraisemblablement Guillaume Le Vasseur (1593-1633), échevin de Dieppe. En effet, notre Guillaume Le Vasseur n’habite plus Dieppe depuis une quinzaine d’années et fuit très vraisemblablement la vie mondaine ; qui plus est, il est d’une modestie telle qu’il ne parvient pas à orchestrer la publication de ses écrits. En outre, le style d’écriture de Guillaume le scientifique paraît peu adapté à ce type de sonnet. L’édition du livre de T. Gelée en 1623 fut un événement local bien plus en phase avec la personnalité d’un homonyme qui fut échevin de Dieppe (voir Généanet).
Gelée voit plus clair, car son œil curieux
Dans les secrets cachots du corps humain chemine,
Qu’il rend si transparents d’une façon divine
Qu’il se fait admirer par merveille des Cieux.